Michel Petrucciani, pianiste de jazz français !

Handicapé dès la naissance, Michel Petrucciani va rapidement s’adapter à ce corps malade, qui ne freinera en rien ses capacités. Extrêmement doué et porté par la musique dès son plus jeune âge, ce pianiste d’exception a marqué sa génération par un jeu d’une vitesse incroyable, couplé à une très grande indépendance des mains gauche et droite. Portrait.

Une enfance baignée par le jazz !

Né le 28 décembre 1962 à Orange, Michel Petrucciani est élevé dans la musique dès son plus jeune âge !

Son père, Antoine Petrucciani, est un artiste renommé qui dispense des cours de guitare jazz dans plusieurs écoles municipales de la région. Pour l’anecdote, il enseignera au pianiste Alexandre Saada et à Marianne James. Comme Michel, ses frères Louis et Philippe sont des musiciens et choisissent chacun un instrument de prédilection – le premier jouant de la contrebasse quand le second, lui, préfère la guitare.

Atteint d’une forme sévère d’ostéogenèse imparfaite (ou « maladie des os de verre ») dès la naissance, Michel ne dépassera jamais les 99 cm et souffrira de nombreuses fractures tout au long de sa vie : enfant, il ne peut pas suivre une scolarité normale et fait appel à des professeurs particuliers. En musique, Raymonde Jacquemart et son père vont lui apprendre le piano – ce dernier lui aménagera un rehausseur de pédales afin qu’il puisse jouer.

Résolument doué, Michel chante le jazz à 3 ans, joue au piano à 4 et s’invite sur la scène publique dès 13 ans, en accompagnant le trompettiste américain Clark Terry.

Une carrière immédiatement internationale

À 19 ans, il décide de partir vivre aux États-Unis : de la Californie à New York, Michel Petrucciani noue des relations productives, tout en restant dans son univers jazzy ! D’abord, le batteur Aldo Romano, avec qui il fera 5 albums entre 1981 et 1985, puis le saxophoniste Charles Lloyd. Pour l’anecdote, il est le premier artiste non américain à signer un contrat auprès du label Blue Note.

Dans les années 90, Michel parcourt le monde, allant de concert en concert, tout en enregistrant plusieurs albums – notamment « Playground » (1991) dédié à son père ou encore « Promenade With Duke » (1993) où il est seul au piano. À noter que ces deux albums obtiennent la victoire du jazz dans la catégorie « Album jazz international de l’année ». En 1995, il en décroche une troisième dans cette catégorie (sur 5 en tout) pour son album « Conférence de presse » réalisé avec l’organiste Eddy Louiss.

Michel Petrucciani meurt à 36 ans d’une pneumonie, à Manhattan : aujourd’hui, il repose au cimetière du Père-Lachaise, près de Frédéric Chopin.

Encore actuellement, son jeu reste un modèle à suivre – tant au niveau de la vitesse d’exécution que de l’indépendance des deux mains. Et son nom s’invite dans différents lieux de France : une place Michel-Petrucciani dans le 18e arrondissement de Paris, une salle de concert d’une école de musique à Montpellier, un auditorium à Montélimar, une salle des fêtes à Villepreux ou encore un conservatoire de musique à Istres.